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L'Orthopractie , qu’est-ce que c’est ? |
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Au
stade actuel de l’évolution, c’est une évidence
de dire que l’Homme est fondamentalement programmé
et régulé pour vivre en se tenant debout. Même
s’il possède de remarquables capacités d’adaptations
au milieu ambiant, son homéostasie est
orthogradique.
Pour ce faire, il a besoin de se situer dans le
monde qui l’entoure. Il utilise à cet effet différents
référentiels ou sources d'informations, qui lui
permettent de percevoir son corps et de l'organiser
dans l’espace.
L’œil, l’oreille interne, la somesthésie nourrissent le Système Nerveux Central ( SNC)
d’afférences sensorielles qui lui permettent de
créer puis de réguler une posture orthostatique
qui doit être capable de répondre aussi bien aux
contraintes de la gravité terrestre qu’aux aléas
des déséquilibres inhérents aux mouvements et
à la locomotion qui caractérisent le mode de vie
humaine.
Au lever, notre homme moderne n’a d’autre soucis
que d’enfiler ses pantoufles et de se mettre debout
pour attaquer la journée. Il ne s’occupe de rien
; ça marche tout seul (quand tout va bien) à partir
du moment où il s’est simplement assigné une tâche.(décision
corticale, régulation sous-corticale)
Mais, que des conflits sensoriels nés d’un dysfonctionnement
de ces capteurs sensoriels, que des défauts centraux
d’intégration ou des anomalies de l’effecteur musculaire viennent se faire un plaisir de mettre
(souvent très insidieusement) ce bel ordonnancement
en panne et patatras !!, notre Homme va perdre
le contrôle du programme de gestion et s’en trouver
littéralement gauchi.
Son corps, dans sa globalité, va bien entendu
en subir les conséquences et sa colonne vertébrale
(par le biais des petits muscles antigravitationnels
spinaux) sera le plus souvent la première à en
souffrir. Alors, si tout le monde, aujourd’hui,
s’accorde à penser qu’il existe des interactions
réciproques dans l’élaboration de ces systèmes
fondamentaux, il semble donc obsolète, dans le
domaine des thérapies manuelles, de continuer
à accepter d’approcher et de traiter les malades
dans une position ( couchée sur une table) qui
les sort des plans gravitaires physiologiques
fondamentaux de l'espèce humaine.
Chacun sachant, en effet, que toutes les rétroactions
posturales (feedback) au SNC sont dépendantes
du contexte alors qu'elles se doivent d’être adaptées
à la tâche(feedforward).
L'attente exprimée par le malade est d'ailleurs
très simple: c’est d’être remis sur pied.(quoi
de plus normal pour un bipède)
C’est pourquoi, à la différence de ce qui est
habituellement proposé par les médecines manuelles
les plus utilisées, les actes d’Orthopractie sont
réalisés sur un sujet qui se tient debout, dans
sa meilleure posture orthostatique (quiet stance)
du moment.
Alors que la Posturologie, discipline médicale
récente, se propose de traiter les pathologies
nées des anomalies de fonctionnement des boucles
de régulation posturale par une manipulation des
entrées sensorielles avec des orthèses permanentes
(prismes oculaires, semelles, gouttières occlusales...),
l’Orthopractie donne au praticien l’opportunité
de manipuler, par des facilitations tactilo-kinesthésiques,
le marqueur somesthésique (cutané, proprioceptif,
facial, viscéral, etc..) de ces conflits sensoriels
et d'utiliser le poids de cette "boucle corporelle"
pour réafférencer un SNC qui va générer, en temps
réel, des autocorrections fines, puissantes, automatiques
et plurielles(segmentaires, posturales, végétatives,
comportementales… ).
L’intégration neuro-sensorielle de la manipulation somatique se fait au plus près des plans
de la physiologie anti-gravitaire fondamentale.
Le praticien fait directement coïncider son temps
thérapeutique avec la plainte posturale globale
exprimée par le sujet.
Ces techniques sont interactives et font le plus
souvent l'objet d'une approche interdisciplinaire:
la meilleure des mains ne peut pas tout faire
puisqu'il n'existe pas de canal sensoriel miracle
pouvant tout faire.
La question du choix entre thérapie analytique
ou holistique ne se pose plus: l’action est segmentaire,
la rétroaction est globale.
Les gestes exigent rythme et précision mais ils
demeurent simples, sans aucun risque, accessibles
à tous et savent exprimer leur efficacité aussi
bien chez le très jeune enfant que chez le senior
arthrosique.
Même si le résultat peut se mesurer au plan de
la biomécanique puisque le sujet retrouve des
degrés de liberté articulaire et de l’énergie
élastique, le geste s'effectue sans référence
à un éventuel sens manipulatif.
Il n'y a pas davantage de manipulation articulaire
que de torsion ou de manœuvre faisant appel à
des notions de force ou de vélocité. Puisque
la vie est dans le mouvement, ce sont l'état et
le mode de fonctionnement des tissus mous chargés
des capteurs de la vie sensori-motrice qui nous intéressent. Concernée par une large
majorité de pathologies fonctionnelles ou par
les composantes fonctionnelles des pathologies
organiques, l’Orthopractie ne manque pas d’indications.
Bien que l’acte thérapeutique soit relativement
bref et qu' il soit le plus souvent inutile de
répéter les séances, la remarquable durabilité
des résultats semble témoigner d’une probable
recalibration concomitante des boucles neurales
de régulation du système postural.
C’est ce qui peut d’ailleurs être objectivé à
l’envie par les habituels systèmes d’analyse et
de mesure de la posturographie ou les simples
tests opérateur-dépendants.
Tout laisse à penser qu’en Orthopractie, la gravitation
joue un rôle considérable et précieux d’amplificateur
thérapeutique pesant "lourdement" sur l’intégration
des réafférences sensori-motrices.
Ces gestes qui soignent existent très certainement
depuis la nuit des temps, mais les confronter
à l’évolution des connaissances et plus particulièrement
à celle des neurosciences, nous permet de sortir
ces pratiques ancestrales d’un empirisme alors
teinté d’un intégrisme péjoratif et de considérer
la tradition thérapeutique dans ce qu’elle a de
meilleur : être facteur de progrès.
Avec l’Orthopractie, nous pouvons aujourd’hui
mieux comprendre ces choix thérapeutiques et optimiser
leur utilisation, même si, à l’exemple de tout
art manuel, il est inévitable que les qualités
d’habileté sensorielle déployées par chaque praticien
ne puissent venir en moduler les effets.
Si chaque malade doit exiger de son praticien
qu’il ait une tête bien faite pour savoir ce qu'il
fait, il ne doit malgré tout pas oublier que son
corps est unique et que c’est lui qui a le dernier
mot !
RESUME
L’orthopractie entre dans
le cadre des spécialisations médicales ou paramédicales
liées aux médecines manuelles : à ce titre elle
intéresse tous les professionnels de Santé habilités
au toucher thérapeutique par leur législation
respective. Elle s’inscrit dans le traitement
de ce qui est communément appelé « syndrome de
déficience posturale » (SDP).
Il y est proposé d’utiliser des techniques spécifiques
de toucher manipulatif pour créer, à destination
des centres intégrateurs du Système Nerveux Central
et des voies descendantes, un flux proprioceptif d’autant plus prégnant qu’il est amplifié en temps
réel par un contexte écologique singulier : à
contrario des disciplines habituelles, les manipulations
sont exécutées sur un sujet laissé en station
debout naturelle à chaque fois que c’est possible.
La posturologie est une discipline scientifique
pluriprofessionnelle qui évalue la capacité du
SNC à élaborer et à stabiliser la posture orthostatique.
Cet acte moteur, automatique et nonconscient,
reflète l’activité des boucles sensori-motrices
concernées et permet : d'élaborer le droit devant
référent (modèle interne, soi / environnement)
; d'adopter la position érigée et de positionner
son centre de masse corporelle ; de stabiliser
cette position aussi bien en statique que pendant
les activités dynamiques.
Étudier la posture revient à peser l’activité,
bonne ou mauvaise, des boucles neurales impliquées
dans le contrôle postural.
LEXIQUE |
Homéostasie
Processus de régulation
par lequel l'organisme maintient les différentes
constantes du milieu intérieur (ensemble
des liquides de l'organisme) entre les limites
des valeurs normales.
Le physiologiste français Claude Bernard
a, en 1866, défini le milieu intérieur et
donné les caractéristiques des liquides
organiques (lymphe, sang, liquide cérébrospinal)
et des liquides interstitiels qui entourent
et irriguent les divers éléments cellulaires.
L'activité permanente de certains organes
concourt au maintien de cet équilibre :
le rein excrète certains produits du catabolisme
(ensemble des réactions de dégradation des
composés organiques) et régule le métabolisme
de l'eau et le pH (acidité ou alcalinité)
du sang ; le poumon élimine le gaz carbonique
et un peu d'eau ; l'intestin évacue les
résidus des aliments ingérés et des sécrétions
digestives. Par ailleurs, pour de nombreuses
substances (ions en particulier, tels que
le calcium, le potassium, le sodium), cet
équilibre est assuré par l'action d'hormones
antagonistes ; il fait intervenir souvent
un mécanisme de contrôle rétroactif, selon
lequel, par exemple, un taux sanguin excessif
d'une substance inhibe la stimulation hormonale
de sa production. Parfois, les mécanismes
homéostatiques fonctionnent mal. Dans le
cas du diabète par exemple, c'est le mauvais
fonctionnement de la production d'insuline
qui entraîne une augmentation du taux de
sucre dans le sang.
Somesthésique
Le terme somesthésique (du grec sôma : corps
et aïsthêsis : sensibilité, ... Les sensations
somesthésique comprennent les sensations
extéroceptives ...
Effecteur
Le terme effecteur, effectrice désigne un
organe agissant sous l’influence d’une commande
de nature nerveuse ou hormonale. Cette réponse
est obtenue après qu'une ou plusieurs stimulations
soient reçues par les organes effecteurs.
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Sources :
- www.orthopractie.com
- Site des orthopracticiens : l'APRO http://orthopractie.free.fr
- www.larousse.fr
- www.gretm.fr
- www.vulgaris-medical.com
LIVRE :
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