Parmi les nombreuses herbes des pâturages subalpins figure une petite ombellifère aux feuilles finement découpées, qui porte comme la plupart des plantes de sa famille des bouquets aplatis de fleurs blanches. On dirait un peu une carotte, mais elle n’est pas velue. L’identifier n’est pas difficile lorsqu’elle est en fruits car ses petits grains allongés, un peu renflés, dégagent quand on les froisse un inimitable parfum que confirme le palais lorsqu’on les croque. C’est le carvi (Carum Carvi) habituellement nommé « cumin des
prés ».
Le carvi était jadis récolté pour sa racine charnue, de goût agréable, qui se consomme crue ou cuite à la façon des carottes. On a même cultivé la plante dans ce but. Les feuilles sont également comestibles.
Des grains très parfumés
Mais ce sont surtout ses fruits, les petits grains oblongs portés à la suite des fleurs au sommet des ombelles, que l’on utilise pour parfumer les fromages, la choucroute, les pains et les pâtisseries. On en aromatise aussi les liqueurs ,tel le Kümmel germanique. Les grains de carvi peuvent être ramassés dans le courant de l’été, avant maturité ou plus tard, lorsqu’ils sont mûri sur la plante (mais attention ils tombent alors rapidement). Lorsqu’ils sont mûrs, leur saveur est forte, un peu âcre et très aromatique. Je préfère les ramasser plus tôt : frais, ils sont tendres et dégagent un délicieux parfum d’agrumes. Parfumez-en les salades, les plats salés ou les desserts.
Carvi ou Cumin ?
Ne confondez surtout pas le carvi avec le cumin. Le véritable cumin (Cuminum Cyminum), de saveur plus douce, provient d’une ombellifère méditerranéenne, qui ne pousse pas ici. Les grains de cumin se distinguent sans grande difficulté de ceux du carvi : ils sont droits et leur couleur tire sur le vert tandis que le carvi, plus mince, est recourbé et d’un brun grisâtre.
Auteur : Mr François Couplan , Ethnobotaniste et auteur de nombreux ouvrages sur l’utilisation des plantes et sur la nature dont « Dégustez les plantes sauvages » et « Vivre en pleine nature »
Extrait du magasine Biocontact Juillet/ Août 2009 n°193