Une
thérapie ciblée augmente la survie des patientes
atteintes d’un cancer du sein métastatique triple négatif
Le New England Journal of Medicine publie les résultats
prometteurs d'un essai évaluant l'iniparib, une nouvelle
thérapie ciblée de la classe des inhibiteurs de PARP,
pour le traitement d'une forme particulièrement agressive
de cancer du sein.
Un cancer du sein est qualifié de triple négatif quand
l'analyse de la tumeur montre qu'elle n'exprime ni
le récepteur aux estrogènes (ER), ni le récepteur
à la progestérone (PR), ni le récepteur 2 du facteur
de croissance épidermique (HER2). De fait, les patientes
atteintes de cette forme agressive de cancer (15 à
20% de tous les cas de cancer du sein) ne peuvent
bénéficier d'un traitement hormonal comme le tamoxifène
ou d'une thérapie ciblée comme le trastuzumab (Herceptin).
Jusqu'à présent, pour ces patientes, la seule option
thérapeutique est une chimiothérapie, mais le pronostic
demeure médiocre en situation de récidive et de métastases.
Dans le New England Journal of Medicine (NEJM), une
équipe américaine suscite un nouvel espoir en montrant,
dans un essai de phase II financé par une filiale
de Sanofi-Aventis, qu'une thérapie ciblée appelée
iniparib est susceptible de procurer un bénéfice clinique
significatif. Dans un communiqué, Sanofi-Aventis annonce
en parallèle qu'"une importante étude de phase III
de l'iniparib est actuellement en cours" et que "la
Food and Drug Administration des Etats-Unis a accepté
d'accélérer l'examen du dossier d'iniparib dans le
traitement du cancer du sein métastatique triple négatif.
Les dossiers réglementaires devraient être soumis
au premier trimestre 2011 aux Etats-Unis et au deuxième
trimestre 2011 dans l'Union Européenne."
L'iniparib relève d'une classe prometteuse de thérapies
ciblées qu'on appelle des inhibiteurs de PARP. Cet
acronyme, formé à partir des initiales de la molécule
Poly(Adénosine diphosphate-Ribose) Polymérase, désigne
une famille d'enzymes qui, notamment, jouent un rôle
crucial dans les mécanismes de réparation de l'ADN.
Des travaux fondamentaux montrent que la seule inhibition
d'une enzyme PARP ne suffit pas à induire la mort
de cellules normales, car elles disposent d'autres
moyens de réparer leur ADN. En revanche, si les cellules
ont déjà un défaut dans ces mécanismes, alors l'inhibition
de PARP peut se révéler toxique pour elles. C'est
le cas, par exemple, des cellules tumorales porteuses
de mutations du gène BRCA1, un gène essentiel pour
un mécanisme dit de recombinaison homologue. On parle
de létalité synthétique, un concept décrit en 1946
par le généticien Theodosius Dobzhansky, pour illustrer
cette approche tirant profit de deux défauts moléculaires
qui, à eux seuls, n'entraînent pas la destruction
des cellules.
Les cancers du sein triple négatif partagent certaines
caractéristiques cliniques et pathologiques avec les
cancers du sein provoqués par des mutations héréditaires
du gène BRCA. Un inhibiteur de PARP pourrait-il susciter
une létalité synthétique dans les cancers du sein
triple négatif? Les chercheurs ont testé l'idée avec
ce composé appelé BSI-201 ou iniparib. Si son mécanisme
d'action n'est pas complètement élucidé, des travaux
préliminaires menés in vitro ont montré qu'il renforçait
les effets antiprolifératifs et cytotoxiques de deux
molécules utilisées en chimiothérapie, le carboplatine
et la gemcitabine.
L'essai de phase II dont les résultats sont publiés
dans le NEJM a inclus, entre septembre 2007 et mars
2009, 123 patientes atteintes d'un cancer du sein
métastatique triple négatif dans 20 centres hospitaliers
américains. Les patientes ont été réparties en deux
groupes : les patientes du premier groupe ont reçu
de l'iniparib en complément d'une chimiothérapie "carboplatine
+ gemcitabine", les patients du second groupe n'ont
reçu que la chimiothérapie. Le critère principal de
jugement de l'essai était, outre la tolérance du traitement,
le taux de bénéfice clinique, défini comme le pourcentage
de patientes pour lesquelles on a observé une réponse
complète, une réponse partielle ou une stabilisation
de la maladie pendant plus de six mois. Les critères
d'évaluation secondaires étaient le taux global de
réponse et la survie sans progression. La survie globale,
qui ne faisait pas partie des critères définis initialement,
a néanmoins été calculée.Selon les résultats, un bénéfice
clinique a été observé chez 56% des patientes du groupe
"iniparib" contre 34% des patientes du groupe "chimiothérapie",
tandis que la survie sans progression médiane des
patientes du premier groupe a été établie à 5,9 mois
contre 3,6 mois pour les patientes du deuxième groupe.
L'ajout de l'iniparib a permis d'augmenter la survie
globale à 12,3 mois, alors qu'elle est estimée à 7,7
mois dans le groupe "chimiothérapie". Enfin, les chercheurs
n'ont observé "aucune différence significative dans
les taux d'événements indésirables entre les deux
groupes."
Dans un éditorial, deux auteurs américains réagissent
avec "excitation et prudence" à la publication de
ces résultats. Ils s'interrogent notamment sur le
composé mis en œuvre dans cet essai. Ils rappellent
que "d'autres inhibiteurs de PARP n'ont pas démontré
de résultats prometteurs en dehors des cancers du
sein associés à BRCA" et, par ailleurs, qu'il s'est
révélé "difficile de combiner ces agents avec une
chimiothérapie". L'absence de toxicité observée dans
cet essai de l'iniparib est également source de questionnement
pour d'autres auteurs qui, dans un long article de
CA : A Cancer Journal for Clinicians, passent en revue
les promesses des inhibiteurs de PARP. Cette singularité
de l'iniparib incite les éditorialistes du NEJM à
émettre l'hypothèse que "l'efficacité antitumorale
de l'iniparib soit indépendante de l'inhibition de
PARP."
Quelle que soit la réalité du mécanisme d'action de
l'iniparib, les résultats de l'essai de phase III
en cours sont attendus avec impatience. Selon Sanofi-Aventis,
ils devraient être rendus publics au cours de cette
année.
Source :Agence
nationale sanitaire et scientifique en cancérologie
Conformément
à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978,
vous disposez d'un droit d'accès et de rectification
aux données personnelles vous concernant. Contactez-nous
Copyright Bio-santé.fr, tous droits réservés .
Les informations contenues sur ce site ne sont pas
destinées à remplacer l'avis d'un médecin ou d'un
praticien du domaine de la santé. Elles sont données
à titre purement informatif, aucun diagnostic ou prescription
médicale n'est proposée. Il est vivement recommandé
à toute personne sous traitement de ne pas interrompre
brutalement celui-ci et il est admis qu'un tel arrêt
se fait progressivement et sous supervision médicale.
Livres gratuits de developpement personnel,
test de personnalité http://www.club-positif.com
E-books gratuits de developpement personnel,
histoires de développement personnel (motivation,
estime de soi), ainsi que d’autres pistes de
réflexion sur des sujets tels que la Santé,
l’Optimisme, la Créativité, le Succès, le Stress
et bien d’autres encore ! Ne manquez pas nos
tests de personnalité
Hypnose et PNL - 37 enregistrements
utilisant ces techniques pour provoquer des changements
décisifs et positifs dans tous les domaines de
votre vie.
Disponibles en téléchargements! Accés
au site d'Alain Poux, hypnothérapeute